À la suite de la crise marqué par la publication de plusieurs lettres de prêtres de la FSSPX attaquant la Maison générale, l’abbé Bouchacourt, le supérieur du district de France de la FSSPX, a répondu aux questions d’Anne Le Pape, journaliste à Présent. Avant-hier, l’abbé Bouchacourt a annoncé que l’abbé Puga était nommé curé par intérim de Saint-Nicolas du Chardonnet.
Voici quelques extraits de cet entretien:
Monsieur l’abbé, comment résumeriez-vous les faits qui se sont déroulés au sein de la Fraternité ces jours derniers ?
Est parue tout d’abord une lettre du cardinal Müller attribuant aux évêques la possibilité de donner aux prêtres de la Fraternité la juridiction pour les mariages. En réaction, une « lettre ouverte » a été écrite par certains prêtres de la Fraternité, préparée dans le secret – et c’est cela qui est inadmissible – sans m’en montrer le contenu. Ce commentaire voulait alerter la Maison générale qui, selon ses signataires, aurait l’intention de signer un accord de reconnaissance avec Rome de manière imminente. Or rien ne justifie ce procédé.
L’abbé de La Rocque est venu me voir vendredi 5 mai au soir avec ce texte, mais Le Chardonnet était déjà imprimé et le texte répandu auprès de différents prêtres et communautés religieuses. J’ai espéré toute la journée de samedi que les prêtres en question ne donneraient pas lecture publique de ce texte. J’ai malheureusement échoué à régler cette affaire « en famille ». Dès dimanche matin, la nouvelle s’est répandue dans les paroisses et sur les réseaux sociaux, comme une traînée de poudre. Il m’a donc bien fallu réagir de manière publique. J’ai alors écrit dès dimanche soir une lettre condamnant ce qui s’était passé.
Sur la supposée date du 13 mai 2017, qui devait marquer la réconciliation entre Rome et la FSSPX:
Le 13 mai, 100e anniversaire de la première apparition de la Vierge à Fatima, avait été évoqué pour une éventuelle déclaration du pape au sujet d’une prélature accordée à la Fraternité. Cela n’a-t-il pas joué dans le bouillonnement des esprits ?
Cette date était une pure chimère. Personne n’en avait reçu confirmation. Le pape d’ailleurs, lors de son voyage de retour samedi, a répondu à une question sur la Fraternité qu’il était toujours en contact avec Mgr Fellay et il a ajouté : « Cheminons, cheminons… »
Enfin, l’abbé Bouchacourt s’exprime sur la FSSPX et Mgr Fellay:
En ce qui concerne les accords, vous faites confiance à Mgr Fellay ?
Absolument. C’est à lui de s’occuper de cela. Chacun doit rester à sa place, prier et faire pénitence. La Providence continuera à nous protéger des dangers.
N’y a-t-il pas dans la Fraternité un autre moyen de s’exprimer que par ces méthodes révolutionnaires (qui sont dans ce cas, soit dit en passant, utilisées par des chantres de la contre-révolution) ?
Bien entendu ! Si le texte m’avait été remis personnellement, il aurait été communiqué à la Maison générale. Ses atouts et ses faiblesses (car il en a) auraient alors été étudiés. Mais le fait de l’avoir publié urbi et orbi contre la volonté des supérieurs fait que je n’ai pas pu considérer le texte en dehors des circonstances de sa publication.
Quelles sont les réactions de Mgr Fellay à tous ces événements ?
Mgr Fellay est extrêmement peiné. La France est le fer de lance de la Tradition, mais parfois se montre un peu un enfant terrible. La France catholique de nos milieux veut réellement conserver la Tradition, dans un esprit parfois un peu bagarreur. C’est notre richesse aussi, certes, mais qui doit être canalisée.
(…)
SOURCE – fsspx.news/fr et Anne Le Pape – Présent – 15 mai 2017