Le lecteur attentif aura été étonné par la fin du communiqué de la CEF sur l’émission à charge, concernant la lutte contre les abus sexuels. On y lisait en effet :
La Conférence des évêques de France, soucieuse de participer à la vérité tout autant que de travailler à la lutte contre la pédophilie, considère, dans ces conditions, ne pas pouvoir faire valoir la vérité des faits et les mesures prises depuis un an.
Un an seulement ?!
En effet, des mesures ont été annoncées en… avril 2016, notamment la création de cellules d’écoute des victimes sur tout le territoire et d’une commission d’expertise pour régler les cas de prêtres litigieux, avec Mgr Crépy.
Mgr Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France, a déclaré à La Croix :
« J’éprouve un sentiment profond à la fois de honte, d’humilité et de détermination parce que je suis bien conscient que nous avons commis des erreurs, qu’il y a eu des silences coupables, qu’on a plus voulu défendre l’institution que faire la légitime place aux souffrances des victimes ».
« Il y a eu des erreurs d’appréciation et de gouvernement, comme l’a reconnu le cardinal Barbarin. Mais aucun évêque condamné pour avoir caché des faits n’est en poste aujourd’hui ».
« Cash investigation comme Mediapart n’ont pas révélé de faits nouveaux. Mais il y a une agrégation de faits qui prend une dimension vertigineuse, il faut le reconnaître ».
« Il y a eu une culture du silence. Nous voulons la briser pour avoir une culture de l’écoute et de l’accompagnement des victimes : nous sommes entrés me semble-t-il dans cette nouvelle phase, ça met sans doute trop de temps. On ne fait pas bouger les mentalités comme ça ».