Alors que le Vatican s’engage avec l’ONU dans la lutte contre l’usage excessif des antibiotiques, Patrice Nordmann, professeur de microbiologie à l’université de Fribourg, explique les inquiétudes de la communauté scientifique face à ces mutations, au micro de Radio Vatican.
Extraits
Depuis une quinzaine d’années avec un renforcement dans les dernières, nous constatons l’augmentation de la résistance des bactéries y compris dans le monde quotidien (en dehors des milieux hospitaliers). Le contrôle des résistances antibiotiques est en train de nous échapper
Les bactéries accumulent au cours du temps des résistances
Et le plus important: cette résistance atteint les bactéries les plus courantes (ex infections urinaires qui risquent d’exploser)
Le basculement a eu lieu dans les années 90, du fait de l’absence d’hygiène, de l’usage excessif et du transfert des patients par avion qui font voyager les bactéries
En outre, très peu de nouveaux antibiotiques aujourd’hui car dans les années 90, l’industrie pharamaceutique a pensé que c’était bon
Qui plus est, la rentabilité des antibiotiques est plus faible que pour les maladies nécessitant un traitement stable (ex diabète)
Ce problème touche à présent les pays développés. C’est une bombe qui a déjà explosé dans nombre de pays.