Katy Robinson est une catholique engagée dans différents combats, notamment dans le combat pour la vie. En Irlande, elle travaille pour Youth Defence et Life Institute. Naguère îlot de chrétienté, la République d’Irlande semble épouser l’océan de la sécularisation. Il est vrai que le monde anglo-saxon constitue un moyen efficace de pression, comme on l’a vu dans l’adoption du mariage homosexuel… Katy Robinson a bien voulu répondre aux questions de Riposte catholique. Elle nous confie ses espoirs. Oui, il existe encore une jeunesse irlandaise qui ne renonce pas aux combats fondamentaux !
Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Riposte catholique ?
Je m’appelle Katy Robinson. J’ai 26 ans et j’ai vécu en France, en Belgique, en Angleterre et, évidemment, en Irlande (EIRE). J’ai fait des études de français. Depuis 2008, je travaille avec Youth Defence, qui est l’une des plus grandes associations pro-vie en Irlande. Mon association a la particularité de travailler avec les jeunes. Nous organisons des conférences, des marches pour la vie. Ainsi, nous allons chaque semaine dans la rue, un peu partout en Irlande, notamment dans les grandes villes. Une fois par an, pendant deux semaines, nous faisons un tour de l’Irlande où nous passons dans toutes les villes avec une trentaine de jeunes. Nous avons même été rejoints par quelques français !
Comment les jeunes pro vie réagissent à votre combat pro-vie ?
Ils en ont marre d’entendre les mêmes choses dans les médias. Cela leur permet de voir l’autre côté du débat. Il est plus facile de parler avec des jeunes quand ce sont justement d’autres jeunes qui leur parlent. Ils peuvent parfois changer d’avis sur la question. Oui, ils peuvent vraiment changer leur cœur. On a même eu des femmes enceintes qui avaient pris un billet d’avion pour avorter en Angleterre et qui, en nous rencontrant, ont rebroussé chemin ! Certaines femmes sont revenues quelques années plus tard avec des enfants : elles avaient changé d’avis.
L’année 2015 a été marquée par un référendum, qui a permis l’adoption dans la législation du mariage homosexuel. Pensez-vous que pour l’avortement, il risque d’en aller de même ira de même ?
Oui ! Justement, ils ont mise en place une Irish Citizens’ convention qui a été lancé par le parti au pouvoir Fine Gael, qui permet ainsi de discuter de la future loi. En fait, cette structure est composée de gens pro-avortement. Il ne s’agit que de préparer l’opinion à une libéralisation de l’avortement. Dans notre Constitution, le 8ème amendement protège la mère et l’enfant. C’est un amendement qui empêche justement la légalisation de l’avortement grâce à la clause d’equal rights entre la mère et l’enfant. Le Labour party d’Irlande et même Amnesty international veulent abroger le 8ème amendement de la Constitution. On peut supposer que le référendum qui permettrait la légalisation de l’avortement en Irlande se ferait sur la question du maintien de cet amendement. Pourtant, il y a encore en Irlande une majorité pro vie. La seule difficulté est que les partisans de l’avortement profitent d’une certaine confusion ambiante. On peut craindre que les partisans de l’avortement jouent sur le caractère ambigu de la question. On se doute que le choix ne sera pas présenté sous une alternative de type : « pour ou contre l’avortement »…
Quels sont vos démarches ? Comment arrivez-vous à surmonter le barrage médiatique ?
Nous faisons activement du porte à porte dans le cadre de la récente campagne Yes to life que nous avons lancée. Évidemment, nous faisons campagne dans la rue ainsi que sur le parvis des églises pour répondre aux questions et expliquer la situation actuelle. Je vous invite à regarder les vidéos de notre site, si vous souhaitez avoir un aperçu du combat que nous menons.
Quelle est la position de l’Église irlandaise dans le combat pour la vie ? Avez-vous reçu soutien de la part des évêques et des prêtres ?
De plus en plus ! Ils comprennent que le combat pour la vie est de nos jours vraiment important.
Propos recueillis par Jean-Marie Vaas