L’évêque de Bayonne a écrit une longue lettre à ses diocésains pour leur expliquer en quoi manifester pour la famille et le respect de l’enfant est d’actualité et que cette forme de combat est complémentaire à la prière, au jeûne… Ajoutons que le 5 octobre, Mgr Marc Aillet célèbrera la messe dans la forme extraordinaire, à Paris, à l’occasion du jubilé de l’association Una Voce. C’est à 12h en l’église Ste Jeanne de Chantal (16e). A l’issue, il rejoindra, ainsi que les membres d’Una Voce, la manifestation parisienne, sachant qu’une autre manifestation aura lieu en même temps à Bordeaux. Soyons nombreux dimanche pour défendre la famille ! Voici la lettre de l’évêque :
“Chers diocésains,
Le 5 octobre prochain, « la Manif pour tous », qui s’est constituée désormais en association, appelle les français à descendre à nouveau dans la rue, à Paris et à Bordeaux, pour faire entendre leur opposition à la Procréation médicalement assistée (PMA) et à la Gestation pour autrui (GPA). Ces rassemblements se situent dans l’exact prolongement des grandes manifestations de l’année 2013 contre la loi Taubira, en en soulignant les conséquences directes pour la dignité de l’enfant.
Au risque de paraître insistant sur ces questions sociétales, je ne peux qu’encourager tous ceux parmi les fidèles du diocèse qui le jugeront opportun, en pleine liberté et en conscience, à répondre favorablement à cette invitation à se mobiliser.
Je sais bien que les prises de parole de nombreux évêques en 2013 pour s’opposer au projet de loi Taubira et encourager les fidèles de leurs diocèses à faire entendre leur voix, n’ont pas toujours été bien reçues et qu’on les a même parfois accusé d’homophobie ou de division. Pour qui a participé à ces manifestations, ces accusations ne sont pas recevables : seule une forme de désinformation a pu rendre compte de ces rassemblements de manière aussi caricaturale. Loin de se situer sur le registre passionnel de la haine et de la condamnation, ces manifestants de tous âges et de toutes conditions, par-delà leurs appartenances religieuses ou politiques, n’ont jamais versé dans le jugement ou l’exclusion mais ont exprimé la voix du bon sens et de la raison de manière pacifique et respectueuse des personnes. Leur objectif était de rappeler que le Bien commun, qui doit profiter à tous, à commencer par les plus faibles et plus fragiles, exige premièrement la protection de l’enfant qui a droit à naître d’un père et d’une mère et ne saurait jamais être considéré comme une simple marchandise.
Quels que soient les moyens choisis pour « se manifester » et du moment que ce soit toujours dans le respect des personnes et sans condamner quiconque, l’essentiel est d’avoir une conscience claire des graves conséquences qu’une telle législation induirait de manière durable dans notre société.
Si la loi Taubira dite « du mariage pour tous » a finalement été approuvée par le Parlement et promulguée par le Gouvernement, je rappelle que devant l’ampleur des manifestations de 2013, la majorité actuelle, qui n’en a manifestement rien gagné dans l’opinion publique, a dû reculer précisément sur la PMA et la GPA. Des voix autorisées, dont celle de madame Taubira, ont même juré leurs grands dieux devant la Nation, que jamais la GPA ne serait légalisée ! Le Conseil constitutionnel, par décision du 17 mai 2013 a même clairement affirmé que le fait de se rendre à l’étranger pour recourir à la PMA ou à la GPA en fraude à la loi française, pour demander ensuite l’adoption en France, constituait un détournement de la loi et « qu’il appartient aux juridictions compétentes d’empêcher, de priver d’effet et, le cas échéant, de réprimer de telles pratiques ».
Les événements dramatiques qui ensanglantent aujourd’hui le Moyen Orient et exposent à la barbarie de « l’Etat islamique », non seulement les chrétiens et autres minorités religieuses en Irak ou en Syrie, mais encore les ressortissants français partout dans le monde, sont légitimement passés sur le devant de la scène médiatique. Pendant ce temps, dans l’indifférence générale, la Cour de Cassation, appelée à se prononcer le 23 septembre sur une PMA réalisée par une femme à l’étranger, a considéré que cela ne constituait pas un obstacle à l’adoption de l’enfant par sa compagne. Autrement dit, en contradiction formelle avec la loi, il pourrait être admis de « fabriquer » un enfant en le privant délibérément de père pour le rendre adoptable en France par un couple de lesbiennes.
C’est le concept même d’adoption qui se voit profondément modifié : là où l’adoption consiste à donner une famille à un enfant que les malheurs de la vie ont rendu orphelin, il s’agit ici pour un couple de femmes de mettre au monde un enfant, en le privant délibérément de père, afin de le rendre adoptable ! Qui ne s’accorderait sur le caractère pernicieux, voire machiavélique, d’une telle manœuvre ? Et qui pourrait empêcher, au nom de l’égalité hommes-femmes, de concéder à des couples d’hommes le droit de recourir à la GPA pour obtenir un enfant en le privant délibérément de mère, afin de le rendre adoptable ? C’est la dignité de l’enfant qui est gravement blessée, et celle de la femme, au nom de la marchandisation du corps.
Le sujet est assez grave pour que je me prononce encore une fois sur cette question. Comme nous y exhortait le Pape François dans sa lettre apostolique « La joie de l’Evangile », nous devons prendre soin de la fragilité, ajoutant : « Fréquemment, pour ridiculiser allègrement la défense que l’Église fait des enfants à naître, on fait en sorte de présenter sa position comme quelque chose d’idéologique, d’obscurantiste et de conservateur. Et pourtant cette défense de la vie à naître est intimement liée à la défense de tous les droits humains. Elle suppose la conviction qu’un être humain est toujours sacré et inviolable, dans n’importe quelle situation et en toute phase de son développement. Il est une fin en soi, et jamais un moyen pour résoudre d’autres difficultés. Si cette conviction disparaît, il ne reste plus de fondements solides et permanents pour la défense des droits humains, qui seraient toujours sujets aux convenances contingentes des puissants du moment » (n. 213).
Il ne m’appartient pas évidemment de donner des consignes à quiconque, mais je me sens pressé, au nom de la dignité de la personne humaine dont l’Eglise se fait toujours le porte-voix, d’alerter les consciences sur la « rupture de civilisation » qui est ainsi en marche.
La prière et le jeûne restant les armes les plus efficaces, je ne saurais trop encourager les fidèles du diocèse à en user sans modération pour accompagner les actions qu’ils voudront bien entreprendre pour l’intérêt supérieur de l’enfant.
Avec mes sentiments dévoués dans le Christ et Son Eglise.
+ Marc Aillet
Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron
Merci Monseigneur Aillet pour ces paroles réconfortantes dont notre société a besoin.
La Famille de base n’est – elle pas Joseph, l
Merci Monseigneur Aillet pour ces paroles réconfortantes dont notre société a besoin.
La Famille de base n’est – elle pas Joseph, l
Texte et attitude absolument remarquables de la part de Monseigneur Aillet. Un grand bravo, un grand merci.
Malheureusement, c’est l’inverse que l’on observe de la part de la quasi-totalité des autres évêques, soit qu’ils ne disent mot, soit pire, ce qui est quand même un comble, qu’ils promeuvent des stratégies de diversion. Un exemple, celui de Mgr Centène, pour le diocèse de Vannes, qui n’a rien trouvé de mieux que d’organiser à Sainte-Anne d’Auray le 5 octobre, jour de la manif pour tous à Paris et Bordeaux, une réunion sur la famille pour les fidèles de son diocèse, empêchant ainsi ceux qui voudraient aller à cette réunion d’aller à Paris ou Bordeaux. La diversion est évidente, car rien n’empêchait Mgr Centène de choisir le dimanche précédent ou le dimanche suivant pour son opération. Quel égoîsme de se réjouir bien au chaud entre cathos des beautés de la famille tout en laissant la société, sans rien dire contre, priver des enfants de père ou de mère et inciter de pauvres femmes à louer leur ventre. Cet égoîsme est ignoble.
De même, à Paris, Mgr Vingt-trois” bassine” toutes ses paroisses depuis de nombreux mois avec son histoire d’envoi des fidèles en mission dans le cadre de l’avent prochain (vous savez, cette idée gentille d’aller voir ses voisins, sa boulangère pour leur parler de la bonne novelle de l’Evangile…) sans par contre dire le moindre mot de la GPA, de la PMA, du genre, de la manif du 5 octobre etc..Si l’on fait des grandes manœuvres de mission, la première de celles-ci ne devrait-elle pas consister à défendre les enfants qu’on prive de père ou de mère et les femmes qu’on pousse à louer leur corps. Faire des gesticulations de mission sans dire un mot de cela, c’est à contrario signifier que ce n’est pas grave. C’est de la contre-information. On peut même se demander si ça n’est pas, comme dans le diocèse de Vannes, de la diversion. Qu’est ce que c’est que cette doctrine sociale de l’Eglise qui se contre-fiche de la défense des plus faibles?
Merci Henri pour votre commentaire, je suis absolument d’accord. Bonjours de Bruxelles.
Merci Monseigneur, vous êtes une fois encore le Berger des brebis abandonnées que nous sommes par nos évêques et responsables religieux.
Pourquoi ce silence assourdissant et incompréhensible de l’Eglise Catholique sur ces sujets ???????
De quoi ont peur tous ces évêques que vous ne craignez pas ? Qu’ils rendent leur mitre et leur crosse s’ils ne font pas le job pour lequel ils ont dit OUI, suivre Jésus dans son Humanité et sa Vérité, défendre le plus petit et la famille, fondement de la société.
Ils n’ont pas encore compris qu’il suffirait qu’ils nous appellent- comme vous le faites- pour que nous les suivions en masse ?
Qu’ils donnent l’exemple au lieu de trembler et de se soumettre. Dieu n’aime pas les tièdes.
Un grand merci, Monseigneur, pour cette prise de position qui devrait être celle de tous les hommes de bonne volonté.